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Lutter contre le fléau du biais de pessimisme : devenons optimisme réaliste !  

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Lutter contre le fléau du biais de pessimisme : devenons optimisme réaliste !

Le biais de pessimisme peut exercer une influence significative sur la qualité de vie au travail. En effet, lorsque les individus adoptent une perspective pessimiste, ils ont tendance à interpréter les événements de manière négative, ce qui peut entraîner un cercle vicieux de pensées et d’émotions défavorables.

 

Afin d’illustrer le phénomène du biais de pessimisme, plongeons dans une enquête menée par les chercheurs Selima Ben Mansour, Elyès Jouini, et Clotilde Napp, qui ont interrogé 1540 participants*. Chaque participant a été invité à imaginer le résultat s’il lançait une pièce dix fois, en indiquant combien de fois elle atterrirait sur « face », le côté considéré comme gagnant. De manière surprenante, bien que la moyenne attendue aurait dû être de 5/10, les réponses obtenues ont affiché une moyenne de 3,9 fois sur 10, au lieu des 5 fois anticipées.

 

Ce biais peut non seulement affecter la productivité et la créativité des collaborateurs, mais aussi compromettre le bien-être général au sein de l’environnement professionnel.

 

De manière systématique, les personnes pessimistes manifestent plus de symptômes de la résignation apprise par rapport à celles au style optimiste**. Par exemple, un style pessimiste est lié à de plus faibles performances scolaires ou professionnelles, à une moins bonne santé physique ou mentale et à davantage de symptômes dépressifs***.

 

3 dimensions à prendre en compte pour faire confiance à la vie !

S’inspirant des travaux de Martin Seligman****, co-fondateur de la psychologie positive, il est identifié que le pessimisme et l’optimisme se manifestent dans la façon d’expliquer spontanément les événements de vie, qu’ils soient négatifs ou positifs. Ces explications se décomposent en trois dimensions clés :

  1. l’internalité/externalité : c’est grâce ou à cause moi / c’est grâce ou à cause des autres
  2. la stabilité/instabilité : c’est durable / c’est ponctuel
  3. la globalité/spécificité : c’est général / c’est précisément dans cette situation

Ainsi, la vision pessimiste des événements négatifs se traduit par une auto-imputation de responsabilité personnelle (internalité), la conviction que cet état de fait est durable (stabilité) et la prévision que cet événement impactera divers aspects de la vie (globalité). En revanche, lorsqu’il s’agit d’événements positifs, la perspective pessimiste cherche à identifier des causes externes, instables et spécifiques. À l’inverse, l’explication optimiste adopte un mécanisme opposé (interprétation interne, stable et globale des événements positifs ; interprétation externe, instable et spécifique des événements négatifs).

 

Le raisonnement pessimiste renforce le sentiment d’impuissance face aux événements futurs, alors que la pensée optimiste se concentre sur les opportunités de façonner le déroulement des événements et d’exercer son pouvoir de contrôle.

 

 

 

*Mansour, S.B., Jouini, E., Napp, C., 2006. Is there a “pessimistic” bias in individual beliefs? Evidence from a simple survey. Theor. Decis. 61, 345–362. https://doi.org/ 10.1007/s11238-006-9014-2.

** Peterson, C., & Park, C. (1998). Learned helplessness and explanatory style. In D. F. Barone, V. B. Van Hasselt, & M. Hersen (Eds), Advanced Personality (pp. 287-310). New York : Plenum.

*** Nolen-Hoeksema, S., Girgus, J. S., & Seligman, M. E. P. (1986). Learned helplessness in children : A longitudinal study of depression, achievement, and explanatory style. Journal of Personality and Social Psychology, 51, 435-442.
Peterson, C., & Barrett, L. (1987). Explanatory style and academic performance among university  freshmen. Journal of Personality and Social Psychology, 53, 603-607.
Schulman, P. (1995). Explanatory style and achievement in school and work. In G. M. Buchanan & M. E. P. Seligman (Eds), Explanatory style (pp. 159-171). Hillsdale, NJ : Erlbaum.
Peterson, C., & Bossio, L. M. (2000). Optimism and physical well-being. In E. C. Chang (Ed.), Optimism & pessimism. Implications for theory, research, and practice (pp. 127-145). Washington, DC : APA.
 Gillham, J. E., Shatté, A. J., Reivich, K. J., & Seligman, M. E. P. (2000). Optimism, pessimism, and explanatory style. In E. C. Chang (Ed.), Optimism & Pessimism. Implications for theory, research, and practice (pp. 53-75). Washington, DC : APA.

**** Seligman M.E.P. (2008). La Force de l’optimisme, Paris, Dunod, InterEditions [trad. de Learned Optimism. New York, Knopf, 1991].
Gillham J.E., Shatté A.J., Reivich K.J., Seligman M.E.P. (2002). « Optimism, pessimism, and explanatory style », in E. C. Chang (éd.), Optimism and Pessimism : Implications for Theory, Research and Practice (p. 53-75), Washington DC, APA.
Verlhiac, J. & Meyer, T. (2014). Chapitre 2. Entre Candide et Cassandre : la nécessaire complémentarité de l’optimisme et du pessimisme. Dans : Jacques Lecomte éd., Introduction à la psychologie positive (pp. 33-46). Paris: Dunod. https://doi.org/10.3917/dunod.lecom.2014.01.0033

 

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